Oui ! bonjour, j'vous écoute...
2023-12-07
Création musicale en deux mouvements et deux espaces simultanés
• Mouvement A : pour 6 chanteurs solistes de l’ensemble Séquenza 9.3, 2 trompettes, 4 clarinettes, 1 basson et 6 récitants (agents communaux), direction Catherine Simonpiettri.
Cette partie est donnée dans la Salle des Mariages de l’Hôtel de Ville.
• Mouvement B : pour 2 violons, 4 violoncelles,4 cors, percussions, 6 récitants (agents communaux) - avec apports vidéo, direction Nicolas Fehrenbach.
Cette partie est donnée dans la Salle de la Légion d’Honneur, attenante à la Basilique.
* Le même dispositif a été conduit (de façon plus restreinte) dans la petite ville de Survilliers, dans le Val d’Oise : l'oeuvre sera donnée en concert le 16 décembre au Théâtre de la Bergerie.
Résidence artistique auprès des agents de la ville de Saint-Denis avec le compositeur Nicolas Frize
Cette résidence du compositeur Nicolas Frize est une immersion artistique minutieuse au cœur des différents services de la commune de Saint-Denis*, auprès des personnels communaux : sociaux, éducatifs, techniques, culturels, sportifs, administratifs, de santé…
Le service public est l’inspirateur et le destinataire d’un projet artistique inédit aboutissant à une œuvre musicale et magistrale.
Il s’agit bien sûr d’un projet ascendant : Nicolas Frize propose aux agents de la ville de les rencontrer lors d’entretiens, autour de leur activité professionnelle, leur métier, les missions, les services à la population.
De ces entretiens, se dégagent peu à peu des idées qui nourrissent une œuvre musicale, ainsi qu’une scénographie, exploitant les lieux emblématiques choisis pour les concerts.
Le choix des statuts et des missions a été très hétérogène, alternant les catégories les plus diverses d’agents, les métiers les plus spécialisés ou les plus quotidiens, des élus aux gardiens d’école, des techniciens aux chargés de mission, des personnels de santé à ceux des crèches ou de l’architecture… !
Thématiques
Le service public propose des accès, techniques (santé, état civil, service social), des accès pratiques (école, crèche), des accès personnels (culture, sport, loisirs), des accès informationnels (élections, plaintes, permis divers, appui auprès d’autres institutions…
On pourrait d’ailleurs les distinguer d’une autre façon : identifier les accès directs et personnalisés, comme la santé, l’état civil, l’enfance, les services sociaux, la police, et les offres indirectes et plus anonymes, comme la culture, les structures d’accueil, le espaces sportifs, l’information sur les droits…
L’activité professionnelle forge les sensibilités : les métiers sont influencés par les espaces, les temporalités, certaines activités sont visibles, d’autres invisibles ? Qu’est-ce qui change entre les centres villes et les quartiers périphériques, etc ?
Les entretiens
Le compositeur a passé plus d’un an et demi à arpenter les bureaux, les stades, écoles, centres médicaux, maisons de quartier, lieux d’accueil, lieux de pratiques artistiques et espaces ressources. Ce travail dense a apporté une manne inouïe d’idées et permis de partager une somme de vécus, souvent inattendus. Saint-Denis compte près de 3000 agents !
La conduite des entretiens a insisté sur la place de la subjectivité : l’invisible, le sensible, les perceptions, l’apport singulier de la personne, l’intime… Par ailleurs, les échanges portaient sur la vision de la mairie – ou du service public – l’appartenance des personnels à une entité symbolique collective (et leur marge d’adhésion, ou d’indépendance)…
Les questions « en suspens » posées au service public
Où y a t-il « fabrique de collectivité, de vie commune » ? Où y a t-il « fabrique de sens commun, d’éducation populaire » ? Où y a t-il « fabrique de désir » ? Où y a t-il « fabrique de controverse » ?
L’œuvre musicale
Après plus de 230 entretiens enregistrés, la réalisation d’un film de 26 minutes sur les métiers et une partition musicale voient le jour !
Une œuvre en deux mouvements, qui sera donnée en concert (3 concerts gratuits bien sûr) dans deux espaces distincts (et rapprochés) : le public circulera d’un lieu à l’autre pour entendre l’œuvre entière.
Pour le compositeur, il s’agit de traduire ce qui sourre, écrire l’indicible avec le média abstrait de la musique, jouer des formes et des matières pour témoigner de ces corps au service des corps.
L’architecture comme le centre médical, le sport comme la crèche, la maison des séniors comme la maison des solidarités, l’état civil comme l’accueil… sont tous des lieux et des temps de mobilisation des corps, d’émancipation ou de contraintes. Une ville pense les corps ! Elle façonne le corps social ! Celui-ci est constitué de corps individuels, plus ou moins libres et rarement égaux, évoluant et en relation constante mais également de corps symboliques, de représentations et de fonctions.
Que peut la musique ?
Les agents disent ne faire que de petites choses : cela suscite l’envie d’en rendre compte, de montrer comment le minimalisme, en musique, est capable de se déployer dans le temps et se développer en séquences, comment il traduit l’invisible, convoquant d’impressionnants pianississimi, une spatialisation ténue, reconstituant un hors champs temporel, dans un paysage sonore immobile et toujours en action.
La nature profonde, l’ADN du service public est sa gratuité : offrir une relation, c’est proposer des perceptions réciproques, induire une interactivité, apporter du sensible et interpeller les corps, c’est à dire rompre avec la contemplation ou la consommation.
Il y a une particularité dans les métiers de service, une ambiguïté sur l’orientation des actes : l’usager est le destinataire mais il est aussi l’acteur, c’est lui qui va au devant de l’accès ou qui bénéficie de l’offre. Ce travail de mouvement, est métaphorique de l’écoute musicale : la musique va vers mais elle ne peut nous atteindre que si à notre tour, on va vers elle. La situation d’écoutant appelle forcément une condition active, l’auditeur recompose, reconnaît, s’approprie ou rejette. Les conditions de la perception entremêlent des effets objectifs et des subjectivités. La partition aspire et soupire, invite mais également attends, se découvre autant qu’elle s’expose.
Chaque agent est une personne et incarne une fonction. Il hésite à tout instant entre l’empathie et la sympathie, entre l’engagement personnalisé et l’équité, entre sa propre perception et l’exercice du droit. Il est en dialogue intérieur, en procès potentiel avec lui-même ; cette circulation des places est constitutive de l’interprétation : la partition appelle une négociation avec soi-même et avec les autres, avec l’instant et avec l’histoire, avec la circonstance et avec la règle ou la référence. L’interprète respecte et bouscule la partition, il la sublime et se met à son service, il l’exprime, devient l’acteur principal en même temps qu’il s’efface !
Le service public, ça brûle
Et
du 4 au 8 décembre 2023,
projection de « Corps rassemblés », film de Nicolas Frize
autour des métiers des agents de la ville de Saint-Denis
en continu Salle du Conseil Municipal
Presse : Anita Le Van – 06 20 55 35 24
info@alv-communication.com
• Mouvement A : pour 6 chanteurs solistes de l’ensemble Séquenza 9.3, 2 trompettes, 4 clarinettes, 1 basson et 6 récitants (agents communaux), direction Catherine Simonpiettri.
Cette partie est donnée dans la Salle des Mariages de l’Hôtel de Ville.
• Mouvement B : pour 2 violons, 4 violoncelles,4 cors, percussions, 6 récitants (agents communaux) - avec apports vidéo, direction Nicolas Fehrenbach.
Cette partie est donnée dans la Salle de la Légion d’Honneur, attenante à la Basilique.
* Le même dispositif a été conduit (de façon plus restreinte) dans la petite ville de Survilliers, dans le Val d’Oise : l'oeuvre sera donnée en concert le 16 décembre au Théâtre de la Bergerie.
Résidence artistique auprès des agents de la ville de Saint-Denis avec le compositeur Nicolas Frize
Cette résidence du compositeur Nicolas Frize est une immersion artistique minutieuse au cœur des différents services de la commune de Saint-Denis*, auprès des personnels communaux : sociaux, éducatifs, techniques, culturels, sportifs, administratifs, de santé…
Le service public est l’inspirateur et le destinataire d’un projet artistique inédit aboutissant à une œuvre musicale et magistrale.
Il s’agit bien sûr d’un projet ascendant : Nicolas Frize propose aux agents de la ville de les rencontrer lors d’entretiens, autour de leur activité professionnelle, leur métier, les missions, les services à la population.
De ces entretiens, se dégagent peu à peu des idées qui nourrissent une œuvre musicale, ainsi qu’une scénographie, exploitant les lieux emblématiques choisis pour les concerts.
Le choix des statuts et des missions a été très hétérogène, alternant les catégories les plus diverses d’agents, les métiers les plus spécialisés ou les plus quotidiens, des élus aux gardiens d’école, des techniciens aux chargés de mission, des personnels de santé à ceux des crèches ou de l’architecture… !
Thématiques
Le service public propose des accès, techniques (santé, état civil, service social), des accès pratiques (école, crèche), des accès personnels (culture, sport, loisirs), des accès informationnels (élections, plaintes, permis divers, appui auprès d’autres institutions…
On pourrait d’ailleurs les distinguer d’une autre façon : identifier les accès directs et personnalisés, comme la santé, l’état civil, l’enfance, les services sociaux, la police, et les offres indirectes et plus anonymes, comme la culture, les structures d’accueil, le espaces sportifs, l’information sur les droits…
L’activité professionnelle forge les sensibilités : les métiers sont influencés par les espaces, les temporalités, certaines activités sont visibles, d’autres invisibles ? Qu’est-ce qui change entre les centres villes et les quartiers périphériques, etc ?
Les entretiens
Le compositeur a passé plus d’un an et demi à arpenter les bureaux, les stades, écoles, centres médicaux, maisons de quartier, lieux d’accueil, lieux de pratiques artistiques et espaces ressources. Ce travail dense a apporté une manne inouïe d’idées et permis de partager une somme de vécus, souvent inattendus. Saint-Denis compte près de 3000 agents !
La conduite des entretiens a insisté sur la place de la subjectivité : l’invisible, le sensible, les perceptions, l’apport singulier de la personne, l’intime… Par ailleurs, les échanges portaient sur la vision de la mairie – ou du service public – l’appartenance des personnels à une entité symbolique collective (et leur marge d’adhésion, ou d’indépendance)…
Les questions « en suspens » posées au service public
Où y a t-il « fabrique de collectivité, de vie commune » ? Où y a t-il « fabrique de sens commun, d’éducation populaire » ? Où y a t-il « fabrique de désir » ? Où y a t-il « fabrique de controverse » ?
L’œuvre musicale
Après plus de 230 entretiens enregistrés, la réalisation d’un film de 26 minutes sur les métiers et une partition musicale voient le jour !
Une œuvre en deux mouvements, qui sera donnée en concert (3 concerts gratuits bien sûr) dans deux espaces distincts (et rapprochés) : le public circulera d’un lieu à l’autre pour entendre l’œuvre entière.
Pour le compositeur, il s’agit de traduire ce qui sourre, écrire l’indicible avec le média abstrait de la musique, jouer des formes et des matières pour témoigner de ces corps au service des corps.
L’architecture comme le centre médical, le sport comme la crèche, la maison des séniors comme la maison des solidarités, l’état civil comme l’accueil… sont tous des lieux et des temps de mobilisation des corps, d’émancipation ou de contraintes. Une ville pense les corps ! Elle façonne le corps social ! Celui-ci est constitué de corps individuels, plus ou moins libres et rarement égaux, évoluant et en relation constante mais également de corps symboliques, de représentations et de fonctions.
Que peut la musique ?
Les agents disent ne faire que de petites choses : cela suscite l’envie d’en rendre compte, de montrer comment le minimalisme, en musique, est capable de se déployer dans le temps et se développer en séquences, comment il traduit l’invisible, convoquant d’impressionnants pianississimi, une spatialisation ténue, reconstituant un hors champs temporel, dans un paysage sonore immobile et toujours en action.
La nature profonde, l’ADN du service public est sa gratuité : offrir une relation, c’est proposer des perceptions réciproques, induire une interactivité, apporter du sensible et interpeller les corps, c’est à dire rompre avec la contemplation ou la consommation.
Il y a une particularité dans les métiers de service, une ambiguïté sur l’orientation des actes : l’usager est le destinataire mais il est aussi l’acteur, c’est lui qui va au devant de l’accès ou qui bénéficie de l’offre. Ce travail de mouvement, est métaphorique de l’écoute musicale : la musique va vers mais elle ne peut nous atteindre que si à notre tour, on va vers elle. La situation d’écoutant appelle forcément une condition active, l’auditeur recompose, reconnaît, s’approprie ou rejette. Les conditions de la perception entremêlent des effets objectifs et des subjectivités. La partition aspire et soupire, invite mais également attends, se découvre autant qu’elle s’expose.
Chaque agent est une personne et incarne une fonction. Il hésite à tout instant entre l’empathie et la sympathie, entre l’engagement personnalisé et l’équité, entre sa propre perception et l’exercice du droit. Il est en dialogue intérieur, en procès potentiel avec lui-même ; cette circulation des places est constitutive de l’interprétation : la partition appelle une négociation avec soi-même et avec les autres, avec l’instant et avec l’histoire, avec la circonstance et avec la règle ou la référence. L’interprète respecte et bouscule la partition, il la sublime et se met à son service, il l’exprime, devient l’acteur principal en même temps qu’il s’efface !
Le service public, ça brûle
Et
du 4 au 8 décembre 2023,
projection de « Corps rassemblés », film de Nicolas Frize
autour des métiers des agents de la ville de Saint-Denis
en continu Salle du Conseil Municipal
Presse : Anita Le Van – 06 20 55 35 24
info@alv-communication.com
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